TÉMOIGNAGNES - L’échéance approchant, l’angoisse des lycéens monte. À cela vient s’ajouter la grève de la SNCF et la peur de ne pas arriver à l’heure le jour J.
Anne-Sophie a ses habitudes. Interne à Cambrai, cette lycéenne de 19 ans prend un train tous les lundis matin à 7h57 pour rejoindre son établissement scolaire. Mais une éventuelle prolongation jusqu’à lundi prochain de la grève à la SNCF perturbe ses plans… Au pire moment, puisque c’est ce jour-là que débute le baccalauréat session 2014.
Comme beaucoup d’autres lycéens, Anne-Sophie se dit «inquiète et stressée» concernant la grève. La jeune fille indique devoir prendre le train de 5h30 pour être sûre d’arriver à l’heure à sa première épreuve, qui a lieu… À 9h30. Comme ses parents ont impérativement besoin de leur voiture pour aller travailler, Anne-Sophie n’a pas de solution en cas d’annulation de son train. Une situation que Louise vit également, avec angoisse. En terminale au lycée Saint-Sauveur de Redon, elle prend le TER tous les matins pour un trajet de 20 minutes. Sans ce train, pas d’autres possibilités hormis un bus à 7 heures le matin et un pour le retour en début de soirée. Très peu pratique pour sa première épreuve de lundi, qui commence à 14 heures. «On porte déjà la pression du bac… C’est dur. La grève nous rajoute toute une organisation en plus», regrette la jeune fille.
Un temps de composition normal pour les retardataires
Yassine est dans le même cas de figure. Le centre d’examen de ce Niçois de 18 ans en terminale se situe à plus d’une heure de chez lui. «J’avais prévu d’y aller en train… Maintenant, je suis complètement stressé, j’ai peur d’arriver en retard et d’être pénalisé par cette grève.»
Le jeune homme trouve «honteux» le timing choisi par les syndicats de la SNCF pour organiser cette protestation. «Nous sommes déjà anxieux à l’idée de passer nos examens, cette grève des transports nous rajoute un stress supplémentaire.»
Si le lycéen ne s’oppose pas à la grève dans son principe, il dénonce «les conséquences que nous, futurs bacheliers, subissons de plein fouet» et espère que «la grève sera levée avant le début des épreuves». Lætitia, en terminale à Paris, n’est pas gênée par le mouvement social mais s’inquiète pour ses camarades. «Je sais que de nombreuses personnes de mon lycée qui habitent en région parisienne prennent le train pour arriver au lycée et risquent d’arriver en retard.»
Pour faire face à cette éventualité, le ministre de l’Éducation nationale Benoît Hamon va permettre aux candidats arrivant en retard de conserver un temps de composition normal. Une initiative approuvée hier par la Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (PEEP). Toutefois, les parents d’élèves sont également inquiets du «stress supplémentaire» engendré par la grève, «ce qui ne constitue pas les meilleures conditions de passage des épreuves». Ils appellent à repenser le baccalauréat de façon à préserver «l’équité des conditions d’épreuve pour les candidats».
source : lefigaro