Atteints du syndrome transfuseur-transfusé les deux fœtus avaient peu de chance de s'en sortir vivant. 6 mois plus tard, les jumeaux vont bien.

Atteints du syndrome transfuseur-transfusé, les jumeaux ont été sauvés grâce à une intervention chirurgicale pratiquée in utero. Aujourd'hui, les bébés vont bien. SUPERSTOCK/SIPA
FŒTUS. Les progrès réalisés ces dernières années dans les techniques d’imagerie et en chirurgie ont bénéficié à toutes les spécialités médicales, et permis l’essor de la médecine fœtale. Elle consiste à intervenir in utero, directement sur le fœtus, pour résoudre des complications durant la grossesse.
La vie de deux fœtus a ainsi été sauvée grâce à une intervention chirurgicale pratiquée in utero par une équipe du service de médecine materno-fœtale du CHU Vaudois à Lausanne, en Suisse.
C’est en octobre dernier qu’a eu lieu l’opération, alors que les deux jumeaux n’étaient encore que deux fœtus de 3 mois et demi. Aujourd'hui, les deux bébés sont sortis de l’hôpital et se portent bien selon un communiqué du CHU Vaudois du mercredi 2 avril.

Atteints du syndrome transfuseur-transfusé

Chose qui était loin d’être acquise avant l’opération réalisée par l’équipe du docteur David Baud. En effet, les deux fœtus étaient atteints du syndrome transfuseur-transfusé, une complication potentiellement grave des grossesses multiples.
Dans 80 % des cas, les grossesses gémellaires (des jumeaux) sont bichoriales, c’est-à-dire que chaque fœtus possède son propre placenta. Mais dans 20% des cas, celles-ci sont dites monochoriales : les deux jumeaux se partagent un seul et même placenta.
Or, dans 15% des cas, le placenta n’est pas partagé de façon équitable par les deux fœtus. C’est le syndrome transfuseur-transfusé qui s’explique par un déséquilibre dans les vaisseaux sanguins du placenta. La présence d’une vascularisation partagée au sein d’un placenta unique pour 2 jumeaux fait que l'un des jumeaux (transfuseur) donne tout à l'autre (transfusé). Sans traitement, la mort des bébés est pratiquement inévitable.

Intervention au laser

L’équipe du CHU Vaudois a eu recours à une technique de fœtoscopie qui permet au chirurgien de voir les futur bébés en faisant une petite incision dans l'utérus pour y glisser une caméra miniature couplée à une fibre laser. Pratiquée en duo avec l'échographie, la foetoscopie permet ainsi de traiter des pathologies dont le pronostic est très sombre.
À l’aide d’un laser ils sont parvenus à éliminer les vaisseaux sanguins à la source du problème et rétablir ainsi une juste distribution.
source ; sciencesetavenir