Qu'est-ce que c'est ?
L’anémie est une diminution du taux d’hémoglobine, cette protéine des globules rouges du sang qui a pour rôle de transporter l’oxygène vers les organes et tissus qui en ont besoin. On parle d’anémie lorsque le taux d’hémoglobine descend en dessous de certaines valeur :
- 140 grammes par litre de sang (g/l) pour un nouveau-né,
- 130 g/l pour un homme adulte,
- 120 g/l pour une femme adulte,
- 105 g/l pour une femme enceinte.
D'où vient l'anémie ?
L’anémie résulte soit d’une perte, soit d’une production insuffisante d’hémoglobine. Dans le premier cas, ce peut être à cause de saignements aigus (blessure, règles abondantes…) ou d’une maladie génétique, comme la drépanocytose*. Dans le second cas, les causes potentielles sont :
- un mauvais fonctionnement de la moelle osseuse, qui est le centre de production des globules rouges et de l’hémoglobine, dû à un produit toxique ou une maladie (cancer, hypothyroïdie, cirrhose du foie…) ;
- un manque de fer, de vitamines B12 ou B9 qui sont les éléments servant à produire l’hémoglobine ;
- une maladie inflammatoire.
* La drépanocytose est une maladie héréditaire caractérisée par une malformation de l’hémoglobine. Elle touche essentiellement les personnesd'origine africaine subsaharienne, des Antilles et de la Guyane.
Quels sont les symptômes ?
Si l’anémie est importante, les symptômes sont :
- une pâleur de la peau et des muqueuses,
- un essoufflement inhabituel,
- une fatigue persistante,
- des palpitations,
- des étourdissements,
- des maux de tête.
Comment diagnostiquer une anémie ?
Il faut effectuer une prise de sang dans un laboratoire d’analyses. La numération et formule sanguine (NFS) permet d’établir précisément le taux d’hémoglobine. Une fois l’anémie diagnostiquée, le médecin enquêtera, entre autres, sur vos habitudes alimentaires, vos origines, d’éventuels traitements thérapeutiques en cours. Potentiellement, des analyses sanguines supplémentaires pourront aider à déterminer la cause exacte de l’anémie.
Comment l’éviter ?
Les mesures préventives concernent essentiellement les anémies découlant d’une carence alimentaire. Il faut veiller à absorber suffisamment de fer (viande rouge, poisson, volaille…), de vitamine B12 (abats, poissons et crustacés, œufs…) et B9 (abats, légumineuses, diverses graines…) (voir tableau ci-dessous). A noter qu’une alimentation végétarienne ou végétalienne peut entraîner des carences qu’il faut alors compenser.
Quel est le traitement ?
Le traitement varie en fonction de la cause de l’anémie. En cas de manque de fer, de vitamines B12 ou B9, le médecin peut prescrire des supplémentations sous forme de comprimés, voire d’injections intramusculaires. S’il s’agit d’un défaut de production de la mœlle osseuse, de l’EPO (facteur de croissance qui permet l’augmentation du nombre de globules rouges dans le sang) peut être prescrit. Dans les anémies les plus sévères chez les personnes atteintes de drépanocytose, on peut avoir recours à la transfusion sanguine. Enfin, pour une anémie résultante d’une autre maladie, les symptômes de la première disparaissent généralement avec le traitement de la seconde.
L'anémie pendant la grossesse. Une anémie peut résulter d’une carence en vitamine B9, aussi appelée folate ou acide folique. Ce risque est plus élevé chez la femme enceinte puisque ses besoins en folates augmentent de 30% afin de satisfaire au bon développement du système nerveux de l’embryon. Il est donc recommandé aux femmes désirant un enfant ou enceinte de se faire prescrire des suppléments médicamenteux de vitamine B9. Le fer, dont le manque conduit également à l’anémie, est également à surveiller. En revanche, pour cet oligo-élément, seul le médecin peut évaluer la nécessité de prescrire des suppléments médicamenteux car une surdose peut être néfaste.
A lire, « Le guide nutrition pendant et après la grossesse » de l’INPES peut être téléchargé.
A lire, « Le guide nutrition pendant et après la grossesse » de l’INPES peut être téléchargé.
Quelles sont les conséquences ?
Si l’anémie est diagnostiquée et traitée rapidement, aucune conséquence n’est à craindre. En revanche, si elle n’est pas révélée, cela peut aggraver la situation d’un cardiaque ou celle d’un malade atteint d’une insuffisance respiratoire.
Des liens utiles pour s’informer
Rédaction : Pascal Nguyên
Sources : Société française d’hématologie, Assurance maladie