Le soleil est notre unique source de lumière sur Terre. A condition de ne pas s'exposer directement ni longtemps à ses UV, c'est une source de bienfaits dont il faut savoir profiter.

En 1984, le psychiatre américain Norman Rosenthal a démontré le lien entre lumière et dépression. Terri Lee-Shield Photography / Cultura Creative / AFP

1Fortifier les os

Sous l'effet des UVB, certaines cellules de la peau réagissent,, synthétisant de la vitamine D (cholécalciférol, ergocalciférol), essentielle pour fixer à la fois le calcium et le phosphore. Celle-ci prévient le rachitisme, ainsi que l'ostéoporose chez les personnes âgées, et favorise la croissance des enfants. En moyenne, sur l'année, 15 à 30 minutes d'exposition quotidienne suffisent.
RAYONS UV. Les rayonnements ultraviolets (UV) provenant du soleil se décomposent en trois rayons : UVA, UVB et UVC se différenciant par leurs longueurs d'ondes et leur capacité à traverser certains milieux.L'énergie du rayonnement est d'autant plus forte que la longueur est courte, leur pénétration au travers de la peau est donc profonde lorsque la longueur d'onde est élevée.

2Réguler l'horloge interne

Le plus puissant des synchronisateurs du rythme biologique est la lumière, nos yeux transmettant ce signal vers le cerveau qui commande notamment la sécrétion d'hormones spécifiques. Le fonctionnement de l'organisme (veille/sommeil, température, hormones, mémoire...) est ainsi soumis à un rythme biologique calé sur un cycle d'une journée de plus ou moins 24 heures. L'horloge interne - située dans les noyaux suprachiasmatiques du cerveau - est donc resynchronisée en permanence sur ce cycle précis.

3Synchroniser son sommeil

La lumière perçue par la rétine est transmise directement aux noyaux suprachiasmatiques du cerveau qui relaient l'information jusqu'à une petite glande, l'épiphyse. Celle-ci sécrète en fin de journée la mélatonine, une hormone qui facilite l'endormissement. La luminosité extérieure peut stimuler ou diminuer sa production. L'exposition à la lumière, le soir, retarde la production de mélatonine, et donc l'endormissement. Une exposition lumineuse le matin va, au contraire, avancer l'horloge.

4Améliorer le moral

En 1984, le psychiatre américain Norman Rosenthal a démontré le lien entre lumière et dépression. Depuis, des travaux ont postulé que cette action stimulante sur le moral agissait par l'intermédiaire de la sérotonine, un neurotransmetteur intervenant dans la régulation de l'humeur, du sommeil et de l'appétit. Le recours à la luminothérapie contre la dépression saisonnière a été validé en 2005.

5Diminuer l'hyperactivité

Le manque d'intensité lumineuse pourrait expliquer un tiers des cas de troubles de l'attention et de l'hyperactivité (TDAH) chez l'enfant et jusqu'à 57 % chez l'adulte, selon les chercheurs du Research Institute Brainclinics (Pays-Bas). En effet, les cartes de prévalence du TDAH et celles de l'intensité solaire mesurée dans dix pays concordent. Les gens bénéficiant d'une haute intensité lumineuse seraient comme "protégées", grâce à de meilleurs rythmes de sommeil.

6Mieux apprendre

La lumière constitue un stimulant puissant pour l'éveil et la cognition. Son impact sur les régions cérébrales nécessaires à la réalisation d'une tâche cognitive dépend de la couleur spécifique de la lumière reçue plus d'une heure auparavant. Selon l'université de Liège et l'Inserm. Une exposition préalable à une lumière orange aide à mieux réaliser une tâche qu'une lumière bleue, celle des ordinateurs notamment. Et ce par le photopigment (la mélanopsine) des noyaux suprachiasmatiques qui reçoit la lumière réagit différemment selon la couleur de celle-ci.

7Soigner les maladies de la peau

Oui, la lumière soigne (photothérapie). Tout se passe non sur la plage... mais à l'hôpital, dans des cabines spécialement mises au point. Deux types de rayonnements (UVA, UVB) sont utilisés contre le sporiasis, l'eczéma... Mais attention, si les rayons UV semblent bénéfiques aux lésions d'acné qui régressent dans un premier temps, elles explosent à l'automne en raison d'une poussée inflammatoire secondaire à l'exposition au Soleil.
Par Sylvie Riou-Milliot et Elena Senders
source : sciencesetavenir