Mais contrairement à ce que l'on pourrait croire, la faute ne reviendrait pas seulement aux robots, selon une étude américaine.

En France, 20 % des ablations de prostate sont réalisées par chirurgie robotique. AMELIE-BENOIST / BSIP

La chirurgie robotique, suscitant enthousiasme pour certains médecins et critique pour d'autres, comporterait un risque d'erreur médicale plus important que la chirurgie "traditionnelle" concernant l'ablation de la prostate. C'est la conclusion d'une étude menée par des chercheurs de l'Université de Californie et publiée dans la revue JAMA Surgery.

Traiter le cancer de la prostate

PROSTATECTOMIE. Pour traiter le cancer de la prostate, les médecins peuvent proposer aux patients l'ablation de la prostate cancéreuse et de certaines des structures qui l'entourent. On parle alors de "prostatectomie". Cette opération chirurgicale a représenté près de 23 000 séjours hospitalisés en France métropolitaine en 2009.
Or c'est sur ce type d'opérations que les chercheurs américains ont constaté un risque d'erreur médicale multiplié par deux pour les patients, uniquement lorsque la robotique est utilisée. 
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont analysé les indicateursde sécurité des patients élaborées par l'Agence américaine pour la recherche en santé et qualité (AHRQ) sur les hôpitaux américains entre 2003 à 2009.

Les chirurgiens ont besoin d'être formés

Reste une question majeure : à qui la faute ? D'après cette étude, elle revient aux médecins, trop peu expérimentés. "Il existe un réel besoin de mettre en place des programmes de formation normalisés, avec des règles régissant la compétence et l'accréditation du chirurgien qui utilise le robot", a déclaréKellogg Parsonschirurgien oncologue et principal auteur de l'étude
BÉNÉFICES. Car selon ses résultats, la prostatectomie robotique par des chirurgiens expérimentés se serait avérée bénéfique pour les patients, avec pour conséquences notamment une baisse du nombre d'infections et une réduction des durées d'hospitalisation.

Le résultat principal de leur étude n'a pas étonné les chercheurs. "Chaque fois qu'une nouvelle technologie est adoptée, il y a une période temporaire il peut y avoir un risque accru pour le patient", concluent les auteurs. 

ÉVOLUTIONS. En 2003on estimait que 617 prostatectomiesrobotisées avaient été réalisées aux États-Unis. En 2009, ce nombre est passé à 37 753. En France, 20 % des ablations de prostate sont réalisées par chirurgie robotique.
source : sciencesetavenir