Durant l’adolescence, le mal-être peut être tel que le suicide semble la seule solution pour cesser de souffrir. Pourtant, le suicide des jeunes peut être prévenu, bien avant que survienne la crise suicidaire.
La question du suicide est délicate dans notre société actuelle. Elle va à contresens de notre pulsion intuitive de survie, elle heurte nos croyances religieuses ou notre conception de la vie. La question est d’autant plus difficile lorsque ce sont les jeunes qui, au tout début de leur existence, décident d’y mettre un terme: s’ensuit alors, tant pour l’entourage que pour la société, un lourd questionnement lié à la culpabilité, à l’impuissance et au sentiment d’avoir échoué.
Ces éléments contribuent à l’instauration d’un tabou autour du suicide et d’une crainte d’aborder un sujet d’une telle gravité. Et pourtant, la meilleure façon d’y remédier, c’est justement d’en parler.
Créer un espace de dialogue
La première étape de la prévention passe par des actions de terrain auprès des jeunes et la création d’un espace de dialogue où ils se sentent libres de parler. Cet espace permet de faire réfléchir sur le suicide et de déconstruire les idées reçues (le suicide est un acte lâche ou courageux, les gens voulant se suicider le feront de toute façon, seuls ceux qui sont psychiquement malades se suicident, etc.), mais aussi d’apporter des informations factuelles sur cette problématique.
Aider les jeunes à identifier leurs ressources
Dans cet espace de dialogue, il est fondamental d’aider les jeunes à identifier des ressources susceptibles de les aider à mieux vivre la période chaotique de l’adolescence. Ils pourront ainsi reconnaître les facteurs de risque face au suicide (instabilité familiale, dépendances, abus, violences, mauvaise estime de soi, etc.) ainsi que les facteurs de protection (activités sportives, éducation et scolarité, réseau social, etc.), sur lesquels ils s’appuieront en cas de besoin et ce durant toute leur vie.
Encourager la demande d’aide
Parallèlement à cette réflexion, il est vital d’informer sur les ressources d’aide, souvent mal connues: accueil d’urgence, ligne téléphonique, prise en charge par une institution ou un professionnel de la santé… Il existe en Suisse de nombreuses façons de demander et de recevoir de l’aide, que ce soit au moment de la crise ou bien en amont.
La prévention du suicide passe aussi par la sensibilisation des pairs, qui peuvent, en étant bien informés sur les signaux d’alerte, en encourageant la discussion et en relayant vers les ressources d’aide, devenir aussi acteurs de prévention.
Mesures de protection
Dans un deuxième temps, des mesures pragmatiques à un niveau plus large sont également nécessaires.
Etant donné que la disponibilité d’une méthode (armes, médicaments, etc.) a un effet déterminant sur le passage à l’acte, en particulier pendant un moment de crise, restreindre l’accès à ces méthodes permet d’empêcher le suicide. Ainsi, il est recommandé de n’avoir aucune arme à la maison ou de limiter son utilisation. Il en va de même pour les médicaments qui ne devraient pas être à portée de main des jeunes.
Des mesures publiques devraient également être prises, notamment pour rehausser les barrières des ponts notoires pour leur nombre de suicides et sécuriser les accès trop faciles aux chemins de fer.
Pour trouver de l’aide:
source : planetesante