Comme chaque année, les autorités sanitaires publient leurs recommandations aux voyageurs. La nouvelle version s'arrête longuement sur le risque d'importer des maladies contagieuses dans l'Hexagone.
Chikungunya dans les Antilles, virus Zica en Polynésie française et Nouvelle Calédonie, fièvre hémorragique liée au virus Ebola en Guinée et Sierra Léone, coronavirus Mers-CoV en Arabie Saoudite: les menaces infectieuses à travers le monde se répètent et ne se ressemblent pas toujours. C'est pourquoi le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) met à jour chaque année son arsenal de recommandations destinées aux voyageurs pour anticiper le maximum de risques liés aux déplacements, quelles qu'en soient les destinations. La version 2014 de ces recommandations vient d'être publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire.
Tous les risques y sont épluchés: paludisme, moustiques, rage, diarrhée, infections sexuellement transmissibles, mal des transport ou de l'altitude, loisirs à risque, exposition au soleil, à la chaleur ou grand froid… Le HCSP indique même comment préparer sa trousse à pharmacie ou régler ses problèmes d'assurance et de rapatriement!
Pour soi, mais aussi pour les autres
L'enjeu de ces mesures n'est pas tant de protéger individuellement les voyageurs que de limiter le risque d'importation de maladies transmissibles sur le territoire français. Plusieurs menaces planent en effet sur l'Hexagone. La présence du moustique Aedes albopictus capable de transmettre la dengue et le chikungunya dans 17 départements du sud de la France entraîne un risque de diffusion de ces virus en cas d'importation. Tout nouveau cas doit donc être obligatoirement déclaré afin de déclencher des mesures de démoustication des zones fréquentées par le voyageur.
Autre risque pour la population, les virus de la grippe aviaire A/H7N9 et A/H5N1 qui ont touché quelques centaines d'humains à travers le monde avec une lourde mortalité l'an dernier. Des cas d'importation ont été signalés à Hong Kong et Taïwan pour le premier, et au Canada pour le second. Les coronavirus comme celui qui sévit en Arabie Saoudite (MERS CoV) restent également problématiques du fait de leur transmission aisée d'homme à homme. Des cas d'importation ont été rapportés dans plusieurs pays dont la France et tout le monde garde à l'esprit la panique semée par un précédent coronavirus, le SRAS, en 2003.
L'importation de bactéries hautement résistantes aux antibiotiques est une autre préoccupation majeure des autorités de santé, notamment lors de soins à l'étranger. Toute tuberculose récidivante doit par exemple être considérée comme résistante et faire l'objet d'une prise en charge spécialisée.
Des risques non infectieux
Au final, le taux de voyageurs malades oscille entre 15% et 70% en fonction du type de voyage, des destinations et des conditions. Le risque de décès reste néanmoins minime avec 1 cas pour 100.000 selon les estimations dont seulement 1 à 3% pour des raisons infectieuses. Les autres motifs de décès en cours de voyage sont principalement cardiovasculaires mais aussi accidentels. A ce titre, le HCSP développe chaque année davantage les recommandations liées aux risques non infectieux comme la prévention du risque de thrombose veineuse multiplié par deux en cas de transport aérien, la prise en compte du décalage horaire, mais aussi des mesures d'hygiène corporelle, d'exposition au soleil ou encore de prévention de la noyade. Ceux qui resteront en France cet été trouveront donc également quelques bons conseils dans ces pages.
source : lefigaro